Psyché dresse le tableau sensible de trois femmes en
permanente quête d’identité – identité mouvante, toujours à se rajuster, à
s’harmoniser – une identité jamais figée. Elles ont entre 40 et 65 ans :
assez de passé pour parler de soi, assez de présent pour se regarder en face et
un avenir plus essentiel que jamais.
Marie-Ange, femme dans l’épanouissement de sa
quarantaine, parle de sa vie et à travers elle de sa quête de soi. Le
maquillage est le témoin désiré, abandonné puis retrouvé de ses différentes
expériences. Elle est celle qui cherche à se trouver, à se révéler, à ÊTRE.
Marie-Madeleine, dans le long apprentissage de la
retraite, revient sur son combat contre l’image que l’on percevait d’elle. Le
maquillage devient l’appel constant voire désespéré d’une reconnaissance
possible par l’autre. Le PARAITRE étouffe.
Jeannine, la cinquantaine passée, est le
portrait extrême du film. Son visage fardé est le seul reflet qu’elle accepte
pour elle-même et pour les autres ; le maquillage camoufle et protège. L’ÊTRE
et le PARAITRE s’y confondent.
Deux ateliers de socio-esthétique ouvrent et
clôturent Psyché. Ils sont les contrepoints du film, la distanciation
indispensable aux propos intimes des trois femmes. Ils sortent la question de
l’apparence du cadre privé pour la rendre publique.
A la Mission Locale de Chinon, l’Atelier « Image de Soi » de
Virginie DOGUET propose, deux à trois fois par an, à des jeunes filles de 16 à
25 ans un cours sur le maquillage. Jeunes filles en rupture scolaire et
professionnelle, Virginie les invite à réfléchir sur la présentation de soi et
de l’impact de son image sur les autres. L’identité se cherche.
L’Atelier
de « Maquillage sur reproduction » de
Béatrice LAUMONIER, à l’EHPAD de Saint- Aignan- sur- Cher, incite des personnes
âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer à colorier le dessin d’un visage avec
des produits de maquillage. Ainsi, Béatrice teste et stimule la mémoire du
schéma corporel et plus précisément celle du visage. Certains gestes
cosmétiques s’oublient, d’autres restent. De l’apparence, il n’en reste que
quelques gestes. L’identité est déjà ailleurs.
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